Le congrès mondial de la nature de l’UICN s’est achevé le 10 septembre à Marseille, se focalisant sur trois thèmes : le cadre post-2020 pour la conservation de la biodiversité ; le rôle de la nature dans la reprise mondiale post-pandémie ; et la nécessité d’orienter l’investissement vers des projets positifs pour la nature. L’occasion pour les experts de Veolia invités à participer aux débats de rappeler l’engagement du Groupe pour la transformation écologique.
Les solutions de Veolia pour préserver et restaurer la biodiversité existent. Elles ont été présentées dans différents domaines : les coopérations avec des ONG, les solutions fondées sur la nature, la pollution plastique des mers et des océans, l’économie circulaire et la transformation des déchets.
Coopérations avec des ONG
Les entreprises doivent faire partie de la solution pour protéger et restaurer la nature. Mieux se comprendre et parler le même langage permet des collaborations réussies entre les ONG et les entreprises :
Veolia a conclu un partenariat avec l’UICN dès 2008 pour mieux prendre en compte l’enjeu de la biodiversité. Chez Veolia, garantir le succès d’un partenariat c’est : avoir un niveau d’ambition qui dépasse celui de la réglementation ; collaborer en toute transparence pour développer une relation de confiance ; et réussir à trouver les compromis avec les ONG pour rester dans un dynamique d’amélioration continue. Mathieu Tolian, directeur adjoint développement durable - engagements environnementaux chez Veolia.
Mathieu Tolian a également participé à un échange autour des infrastructures à impact positif :
Nous voulons davantage prendre en compte la nature dans nos activités. Plus que dans d'autres secteurs économiques, nous pouvons non seulement réduire nos impacts négatifs, mais aussi maximiser nos impacts positifs sur la nature. Veolia propose de plus en plus souvent des infrastructures qui utilisent des solutions basées sur la nature où l'écosystème participe par exemple au traitement des eaux en créant de la valeur. Si à l’avenir nous voulons diffuser ces solutions, il nous faut de nouveaux business model pour internaliser cette valeur créée par la nature qui reste aujourd’hui une externalité.
Solutions fondées sur la nature (SFN)
Près de 90 % des catastrophes naturelles sont liées à l'eau. C'est pourquoi dans le domaine de l'eau, l'adaptation par des solutions fondées sur la nature (SFN) - qui utilise les fonctions de la biodiversité et les services écosystémiques - permet de contrer les effets néfastes du changement climatique.
Sans respecter la nature, les activités humaines ne peuvent fonctionner durablement. Les SFN aident à s'adapter au nouveau contexte de dérèglement climatique. Elles permettent d'atténuer les à-coups climatiques en freinant le cycle de l'eau qui va trop vite car les sols sont trop artificialisés. Les solutions classiques ne parviennent plus à endiguer ces à-coups de part leurs limites de dimensionnement. Mais le génie écologique (agronomie, végétal, eau, sol..) utilisé par les SFN est le génie de la nature : parce que l'homme et la nature appartiennent à un même ensemble, il faut retrouver un équilibre entre eux sur chaque territoire. Les solutions traditionnelles et les SFN se combinent et se complètent. Un exemple en fonction depuis des années : pour faire face aux inondations lors des orages dans la vallée de la Bièvre en France, les plans d’eau naturels ont été revalorisés dans leur fonction de régulation hydraulique grâce à la restauration de leur capacité de tampon. Marie-Christine Huau, directeur en charge de la stratégie eau et climat chez Veolia.
Réduire la pollution plastique des mers et des océans
Gilles Baratto, directeur Ingénierie et soutien technique au développement dans l’activité Eau de Veolia en France, a présenté le projet MEDITPLAST associant Veolia, des laboratoires de recherche publique et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Ce projet a pour objectif de mesurer les quantités de microplastiques et de les identifier en sortie de 4 stations d'épuration gérées par Veolia dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Nous faisons des premiers constats : 50% des microplastiques rencontrés dans les eaux usées sont des polyesters issus probablement en partie des rejets des machines à laver. Plus des 2 tiers des microplastiques ont une taille comprise entre 1 et 125 μm, et on observe en moyenne moins de 3 particules/litre (PL/L) en sortie de station d’épuration, ce qui correspond à une réduction de plus de 99%. A titre de comparaison, une étude américaine menée sur la teneur en particules (MP) dans les eaux en bouteille, a montré que chaque litre d’eau en bouteille plastique contenait en moyenne environ 10,4 particules de plastique supérieures à 100 µm. Par contre, en cas d’orages violents pour lesquels les réseaux de collecte des eaux ne peuvent contenir et canaliser la totalité des eaux de pluie, les eaux usées et de ruissellement peuvent se déverser directement dans la mer. En Méditerranée, les analyses réalisées en différents points montrent des concentrations en moyenne de l’ordre de 0.5 PL/L. A mettre en perspective avec les teneurs faibles mesurées en sortie des stations d’épuration et l’effet de dilution de la mer, ce qui démontre la forte contribution des autres sources.
Economie circulaire et transformation des déchets
Hervé Pernot, directeur du développement de l’activité Recyclage et valorisation des déchets, dans la région Sud-PACA chez Veolia, a participé à plusieurs tables rondes sur le plateau “Waste we can” organisé par le collectif Synchronicity* de Marseille au sein des Espaces Générations Nature de l’UICN.
Intervenant sur le thème de la “Production responsable : produisons mieux, du choix des matières premières en circuit court à l'éco-conception dans un objectif anti-gaspillage”, il a expliqué :
Pour augmenter le recyclage des déchets en matière, il faut changer nos comportements de consommation. Cela passe par l'éducation et par la démonstration des bénéfices du tri, en développant des filières locales et urbaines où le consommateur voit directement la destination de la matière issue de ses déchets. Par exemple : une ressourcerie placée dans un centre commercial ou l’installation d’une solution de micro méthanisation démontrant aux restaurateurs l’intérêt de bien trier leurs biodéchets pour produire sur place du compost de qualité et de l’énergie verte. Grâce à l'écoconception, on imagine le recyclage en amont avec l’industriel. C’est le cas pour la colle d’une étiquette qui doit être choisie pour garantir le recyclage de l’emballage. La loi nous impose entre 2015 et 2025 de diviser par deux les capacités de traitement ultime des déchets, ce qui favorise les coopérations entre les acteurs du recyclage et accroît la quantité de matière produite.
Puis s'exprimant sur le thème : “Comment nos déchets d'aujourd'hui sont nos ressources énergétiques de demain ?”, Hervé Pernot a rappelé :
Notre ambition chez Veolia n'est plus de gérer des déchets mais d'être un collecteur et un préparateur de matières. Dans la région PACA, Veolia alimente l’équivalent de 100 000 habitants en électricité et 40 000 en énergie thermique à partir des déchets traités en unité de valorisation énergétique. Le Groupe fournit aussi en énergie des cimenteries avec du combustible solide de récupération (CSR) issu du résidu du tri des déchets. Cependant, il ne suffit pas de consommer des énergies alternatives à partir de déchets, il faut encore progresser pour produire moins de déchets et rationaliser notre dépense énergétique.
Mobilité douce à faible impact environnemental
Puis interrogé sur : “Logistique urbaine et nouveaux usages dans le cœur de ville, vers une mobilité douce et décarbonée”, Hervé Pernot a conclu :
Avec le développement des Zones à faibles émissions (ZFE) dans les villes, nous devons raisonner autrement notre logistique de collecte. En s’appuyant sur un réseau existant et en fort développement des acteurs de l'économie sociale et solidaire, de la logistique décarbonée et douce, nous pourrons proposer à nos clients et partenaires la continuité de service. Cela ne sert à rien de réinventer ce qui marche déjà.
* Le Collectif Synchronicity est un éco-acteur qui propose d’accompagner les territoires dans leur “transition ECOSENS” en mettant en œuvre des modèles vertueux,
économiquement viables et duplicables à travers trois thématiques : l’optimisation de la gestion des déchets, le développement de circuits courts avec une mobilité décarbonée et l’intelligence artificielle mise au profit de “l’intelligence collective servicielle”.