Le dispositif de concertation “+1, pour une écologie en actions” entre 50 parties prenantes de Veolia sur la transformation écologique se poursuit. Après la session #1 Ecouter (14 septembre), Veolia a réuni, le 12 octobre, le “collectif +1” pour une deuxième session sur le thème Décider. Retour et bilan de la 1ère session de ce prototype de concertation qui a mis l’écoute au cœur de la transformation écologique du Groupe.
Session #1 Écouter : sans concertation, pas de solutions
Une keynote d’ouverture de la session, véritable temps d’inspiration et de réflexion pour le collectif +1, donnait la parole à deux intervenants sur le sujet de l'écoute - Emmanuel Delannoy, auteur et expert auprès du Grenelle de l’Environnement, et Dorothée Browaeys, journaliste, biologiste et présidente du cabinet TEK4life - ainsi qu’à un membre du comité exécutif de Veolia, Olivier Brousse, directeur de la stratégie et de l’innovation.
Ce dernier a exprimé l’importance de la concertation, notamment entre parties prenantes d’horizons différents :
L’un des problèmes actuels des entreprises est que leurs parties prenantes ne sont pas toutes impliquées dans l’élaboration de leurs solutions. Sans concertation, il ne peut y avoir de solutions économiques ou techniques car la société ne les accepte pas. C’est le cas, par exemple, pour le recyclage des emballages plastiques qui n’a pas encore trouvé un équilibre optimal entre les différents acteurs (producteurs d’emballages, consommateur responsable, organisation de la collecte, …).
Les intervenants ont souligné la nécessité de renouer avec la nature, de mieux l’écouter, pour mettre en œuvre la transformation écologique.
Aujourd’hui dans le monde tel qu’il est, la nature hurle. Mais l’écoute-t-on ? La réponse est peut-être dans le modèle de la permaculture : travailler avec l’écosystème en respectant le vivant, a expliqué Emmanuel Delannoy, auteur de Biomimétique : Répondre à la crise du vivant par le biomimétisme.
Pour Dorothée Browaeys, présidente du cabinet TEK4life qui accompagne les entreprises : La culture occidentale s’est organisée avec l’idée que la nature était un décor qu’il fallait maîtriser. Le défi est de devenir éco-compatibles en diminuant l’exposition aux risques et en adaptant nos business models.
Fanny Demulier, coordinatrice du comité de pilotage de la raison d’être de Veolia, a expliqué que :
Le collectif +1 vise aussi à tisser des liens, des interactions indispensables entre les acteurs de la société, mais aussi entre ces acteurs et le vivant, pour ne faire qu’un face aux défis auxquels nous sommes tous confrontés.
Des ateliers d’intelligence collective
Répartis en dix ateliers, les 50 membres du collectif ont planché sur des pistes d’actions, à mettre en œuvre par les entreprises, mais aussi par tous les acteurs qui souhaiteraient s’en emparer, selon leur propre géographie et contexte, pour réinventer un monde commun. Chaque groupe s’est concentré sur les étapes du processus d’écoute, à partir de cas concrets issus de l’expérience des membres : quelle oreille prête-t-on au discours de l’autre ? Se réfère-t-on aux mêmes valeurs ? Écoute-t-on pour neutraliser l’autre ou pour changer ?
Par exemple, un projet immobilier sans concertation préalable qui a provoqué la colère des riverains, une conférence-débat sur le climat qui a viré à la confrontation... Des exemples démontrant que l’écoute n’a rien d’accessoire
Inventer des solutions pour s’écouter
Munis de cartes décrivant des modalités d’écoute issues de films de science-fiction, d’usages humains existants, à l’image du Yarning circle des aborigènes d’Australie (parler à tour de rôle jusqu’à ce que la discussion soit close et sans limite de temps), les participants ont imaginé des actions pour résoudre les difficultés de la concertation. Un groupe a, par exemple, proposé de vivre chaque jour pendant une semaine dans la peau d’une partie prenante différente - élu, salarié, activiste, client local… - afin de partir sur des bases communes avant de débattre. Un autre a imaginé un « cliché-breaker » où les parties imitent leurs adversaires avec humour pour éliminer les stéréotypes, comme celui du chef d’entreprise « boomer ».
D’autres dispositifs incluaient des représentants du “vivant”, afin de faire valoir les intérêts des écosystèmes. L’un des groupes a proposé une séance de méditation pour révéler à chacun ses envies profondes et s’exprimer sur un pied d’égalité. Autant d’idées qui seront rassemblées dans un livrable final pour que des actions concrètes en découlent.
Session #2 Décider : convertir l’écoute en prise de décision
La revue de presse de la session #2
Alors que les injonctions à la transformation écologique se multiplient, l’entreprise ne peut plus décider seule. Il lui faut penser en écosystème, établir un nouveau contrat sociétal et repenser la création de valeur, sa mesure et son partage. Ainsi, comment, fort de l’écoute de ses parties prenantes, une organisation peut-elle répondre à la complexité des enjeux de la transformation écologique, notamment ceux de l’évolution de ces outils comptables, pour « réencastrer » l’activité économique dans son environnement ? Comment concilier intérêt stratégique et général ? Comment définir et prendre une décision juste face à la multiplicité des enjeux et des intérêts des acteurs en présence ? Ce sont quelques-uns des axes de réflexion sur lesquels le collectif “+1” a travaillé mardi 12 octobre. Le fruit de ce travail sera bientôt partagé à travers un article et une vidéo de synthèse.
Un livrable final reprendra les travaux de l’ensemble des 3 sessions du dispositif et sera partagé en open source à l’ensemble des membres du collectif mais également à l’ensemble des acteurs qui souhaiteraient se les approprier et les déployer.
Cette session #2 sera suivie d’un troisième atelier, le 7 décembre, sur le thème « Former », pour réfléchir ensemble aux freins et aux leviers pour la mise en œuvre de la transformation écologique, notamment en termes d’évolutions de nos connaissances, savoir-être et savoir-faire.
Les trois sessions sont animées avec l’accompagnement d’Usbek & Rica à la REcyclerie