Face à l'urgence d'agir contre le changement climatique et la dégradation environnementale, les intervenants ont souligné les défis économiques majeurs à relever, mais aussi les opportunités à saisir. Estelle Brachlianoff a rappelé l’importance de l’action de l’ensemble des parties prenantes dans la construction d’une troisième voie, protectrice de la santé et du pouvoir d’achat des citoyens.
L'impératif d'une transition écologique rapide n'est plus à démontrer, et les coûts engendrés par l'inaction seraient bien plus élevés à long terme que ceux d'une transformation en profondeur de nos modes de production et de consommation. Tel est le constat d’Estelle Brachlianoff, lors de la plénière “Planification écologique, mirage économique?” organisée dans le cadre des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, le forum économique de référence organisé chaque année par Le Cercle des économistes depuis plus de 20 ans.
"Quand on essaie aujourd’hui d’opposer la fin du monde et la fin du mois, je pense qu’on se trompe de question."
Estelle Brachlianoff, Directrice générale de Veolia
Alors que les questions environnementales semblaient avoir été reléguées au second plan ces derniers mois, force est de constater que le besoin d'agir rapidement n'a jamais été aussi pressant. Les réalités physiques du changement climatique, notamment les perturbations du cycle de l'eau, se font déjà ressentir, entraînant une hausse significative des primes d'assurance dans certaines régions.
C'est cette "écologie protectrice", cette troisième voie qu'il est urgent de proposer pour répondre à leurs attentes de résultats concrets.
Estelle Brachlianoff, Directrice générale de Veolia
Estelle Brachlianoff a néanmoins rappelé l'existence “d’une troisième voie, dans la solution et le concret”. En effet, le Baromètre de la Transformation Écologique, publié par Veolia et le cabinet de conseil Elabe, révèle que les populations des 26 pays interrogés ont bien compris que le coût de l'inaction serait plus élevé que celui de l'action. Les citoyens aspirent à une écologie qui protège leur pouvoir d'achat, leur santé et la richesse de leur territoire.
C'est pourquoi le rôle des pouvoirs publics apparaît essentiel. Les participants de la plénière rappellent qu’en fixant un cadre incitatif fort, avec des réglementations ambitieuses, une fiscalité verte et des investissements publics massifs, les gouvernements peuvent créer un environnement favorable à l'émergence de nouveaux marchés, d'innovations technologiques et d'emplois verts. Néanmoins, les divergences entre pays et secteurs d'activité, en fonction de leurs situations respectives, impliquent des rythmes et des modalités de transition différenciés.
"Il y a un vrai besoin des populations d’agir maintenant et d’agir vite."
Estelle Brachlianoff, Directrice générale de Veolia
Au-delà des enjeux économiques, la dimension sociale de cette profonde mutation ne doit pas être négligée. L'implication des citoyens et la prise en compte des questions d'équité et de justice sont indispensables pour que cette transition écologique soit véritablement juste et acceptée par tous. L’entreprise doit également jouer un rôle croissant dans la formation des jeunes et des salariés. C’est ce que rappelle Antoine Frérot, Président de Veolia, lors d’une plénière intitulée “L’entreprise au chevet de l'ascenseur social”, dédié à la justice sociale au sein des entreprises, et à la montée en compétence des employés tout au long de leurs carrières.
Lorsque l'ascenseur social est en panne, la société désespère. C’est une société sans futur pour cette génération-là. L’entreprise a ici un rôle important à jouer, notamment dans la promotion interne. Cela est très important pour le moral et l’espoir des salariés, ainsi que pour la cohésion sociale à l’intérieur d’une entreprise.
Antoine Frérot, Président de Veolia
Lors de cette plénière, Antoine Frérot a également évoqué Veolia Cares, un socle commun de protection sociale à l’attention de tous les collaborateurs. Notamment, le Groupe permet à ses employés de dédier des journées rémunérées à des associations ou des organismes, par exemple spécialisés dans la préservation de l’environnement. Une manière pour Veolia de promouvoir l’engagement des salariés et leur permettre de s’investir pour une cause qui leur tient à coeur.
Si les défis à relever sont de taille, la plupart des intervenants ont plaidé pour une planification écologique ambitieuse, considérée comme un investissement d'avenir plutôt qu'un frein économique. L'heure est à l'action résolue pour construire dès à présent les bases d'un nouveau modèle de développement durable et respectueux de l'environnement.