La 22e édition des Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence s’est penchée sur les transformations du monde : crise climatique, pandémie, guerre en Europe, le monde a basculé et il nous faut le penser autrement. Invités aux débats, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, et Antoine Frérot, président du Conseil d’administration du Groupe, ont partagé leur vision pour “Imaginer les services publics de l’avenir" et “Réconcilier économie et politique”.
“Le service public de l'avenir est celui qu'on va imaginer avec les territoires”
Pour Estelle Brachlianoff, dans le contexte actuel, il faut reconstruire un contrat de confiance entre les citoyens et leurs services publics. Il s'agit d’imaginer l’accès aux services publics comme vecteur de lien social. Veolia délivre depuis 200 ans des services de proximité, avec aujourd'hui 55 000 collaborateurs en France et des millions d’usagers qui veulent un service inclusif et de qualité.
Au-delà de l'innovation et du numérique, les services publics de l’avenir sont ceux qu’on va imaginer avec les territoires. Réinventer les services publics, c'est créer des emplois locaux dans les territoires : par exemple recycler les bouteilles en plastique génère 8 fois plus d’emplois que les mettre en décharge. Le futur c'est maintenant, déployons ces solutions sur tous nos territoires,
a expliqué Estelle Brachlianoff.
Les solutions numériques accompagnent les normes environnementales qui évoluent très vite : « quand on met des capteurs pour limiter les fuites dans les réseaux d'eau potable, c'est bon pour la planète et c’est bon pour les usagers », a-t-elle poursuivi.
La directrice générale a rappelé que Veolia a la taille critique pour inventer la nouvelle frontière des services. Pour faire face au stress hydrique qui s’accentue et fournir une eau potable de qualité, par exemple en Vendée en France, le Groupe utilise ses savoir-faire déployés en Espagne et au Chili qui permettent de réutiliser les eaux usées. Ou bien, dans ses stations d’épuration des eaux usées, Veolia va plus loin sur l'enjeu environnemental en produisant du biogaz, une énergie verte et locale.
« Dans les services publics, il faut aussi redonner le pouvoir à l'humain. Lorsqu’on a au téléphone un opérateur d'un centre d'appel de Veolia, il faut lui donner un minimum de pouvoir pour débloquer la situation. Chez Veolia, ce qui est essentiel pour nos jeunes collaborateurs, c'est de ressentir qu'ils ont un impact à leur niveau », a conclu Estelle Brachlianoff.
“Il faut fixer au monde économique des objectifs plus larges”
Les relations entre économistes et décideurs politiques sont parfois complexes. Interrogé lors du débat “Réconcilier politique et économie”, Antoine Frérot a rappelé qu'il faut d’abord un cadre politique construit à partir d’un débat public, et qu’ensuite les acteurs économiques optimiseront leurs propres actions dans ce cadre.
Concrètement, pour l'environnement, il faut une réglementation qui rende la pollution plus coûteuse, et très rapidement les acteurs économiques ne pollueront plus.
« Je crois qu’il faut fixer au monde économique des objectifs plus larges que ceux qu’on lui a fixés au cours des dernières décennies. Par exemple, est-ce qu'on attend des entreprises une performance seulement financière ou aussi une performance sociale et environnementale ? Donc une performance plurielle qui tient compte de toutes les parties prenantes ? La loi Pacte en France a fait évoluer ce cadre en 2019 », a conclu Antoine Frérot.
Replay de l’intervention d’Antoine Frérot dans “Réconcilier politique et économie”
Replay de l’intervention d’Estelle Brachlianoff dans “Imaginer les services publics de l’avenir"
Pour en savoir plus
> La 22e édition des Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence a réuni du 8 et 10 juillet 350 intervenants dans 61 conférences
> Estelle Brachlianoff, nouvelle Directrice générale de Veolia
> La performance plurielle
> Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux : interviews vidéo d'Estelle Brachlianoff et d'Antoine Frérot aux Rencontres Économiques d’Aix #REAIx2022