C’est à l’occasion du grand rendez-vous des entrepreneurs et acteurs de l’innovation - la Maddy Keynote – qui se déroulait mercredi 8 février dernier au Carreau du Temple à Paris, sous le titre « Born To Be Alive », que Catherine Ricou, directrice de l’innovation chez Veolia, a souligné que si la technologie est essentielle à l’innovation, elle est loin d’être la seule condition à l’action.
Voilà un point sur lequel a largement insisté Catherine Ricou :
Sur le sujet par exemple de la réutilisation des eaux usées, on voit bien que l’enjeu n’est pas un enjeu technologique puisque les solutions existent mais leur déploiement est très limité : en France, par exemple, uniquement 1% de l’eau est recyclée contre 15% en Espagne. Dans ce cas concret, la compétition des usages de l’eau va devenir un enjeu de gouvernance majeur sur les territoires (usages agricoles, industriels, domestiques, ....). C’est une question qui nécessitera des concertations et cet enjeu du collectif sur un territoire va bien au-delà de notre capacité en tant qu’entreprise privée à déployer des solutions innovantes.
“La technologie n’est pas tout”
Au-delà de la gouvernance, l'acceptabilité sociale et les verrous réglementaires restent souvent des freins au déploiement de solutions technologiques. Sans acceptabilité, la technologie, aussi performante soit-elle, ne sert à rien. Sur ce point, les mentalités changent. Comme le montre le baromètre de la transformation écologique réalisé par Veolia en collaboration avec l’institut de sondage Elabe auprès de 25 pays couvrant près de 60% de la population mondiale et exprimant largement l’adhésion de la population mondiale au changement, considérant que l’inaction se révèlerait plus coûteuse que les investissements impliqués par la transformation. Et concernant la réglementation, comme le note Catherine Ricou :
il faut souvent que différentes administrations soient alignées sur un même objectif d’action afin que sautent les verrous réglementaires.
Acceptabilité et réglementation
Notre performance est évaluée au nombre de m3 d’eau ou de tonnes de déchets traités, constate-t-elle. Demain, les modèles contractuels s'intéresseront à la valeur produite, pas uniquement économique mais aussi environnementale et sociale. Tout particulièrement, les innovations devront permettre à nos clients de tenir leurs engagements de réduction de leur empreinte carbone inscrits dans leur trajectoire net zéro.