Afin de répondre aux exigences gouvernementales appelant à plus de sobriété, sujet central de la table ronde à laquelle participait hier Estelle Brachlianoff à l’occasion du 9e Sommet de l’économie organisé par Challenges, la directrice générale de Veolia n’a pas manqué de souligner que ce changement de cap devait rimer avec acceptabilité et désirabilité et qu’il fallait s'appuyer sur les solutions concrètes qui existent déjà.
Une prise de conscience mondiale
« Aujourd’hui, l’humanité a compris qu’elle avait un destin commun et qu’il était urgent d’agir. Telle est la conclusion du sondage que nous avons mené avec l’Institut Elabe sur un panel de 25 000 personnes, dans 25 pays représentant près des 2/3 des émissions de gaz à effet de serre dans le monde », a déclaré Estelle Brachlianoff. Et de poursuivre :
« Si tous sont unanimes sur le fait qu’il faille faire des efforts, ceux-ci se doivent d’être partagés, utiles et réalisés dans un but concret. Et c’est exactement ce que nous proposons : des solutions qui ont déjà largement fait leurs preuves ».
Vers une autonomie énergétique stratégique
Les déchets et les eaux usées offrent un potentiel à ce jour sous-exploité. Ils peuvent en effet produire du biogaz et de l’électricité, énergies renouvelables, abordables et locales. Ce sur quoi a insisté Estelle Brachlianoff en soulignant que « si on équipait toutes les stations d’épuration et décharges de France, on serait capable, d’ici à 5 ans, de remplacer 25% du gaz russe. A cela, on pourrait ajouter l’électricité produite à partir des déchets non recyclables, pour arriver à un total de 40%. Une contribution non négligeable au mix énergétique permettant de tendre à moins de dépendance ».
Sobriété, mode d’emploi
Alors que le gouvernement appelle les entreprises à réduire leur consommation d’énergie de 10%, Veolia s’est engagée depuis le mois de mars dernier, à travers son plan ReSource, à consommer moins tout en produisant plus d’énergie. « Ce sont 150 millions d’euros que nous investissons sur les 2 ans à venir en équipant notamment les décharges de panneaux photovoltaïques et plus globalement, en allant capturer le biogaz issu des boues et des déchets. En France, nous avons pour objectif l’autonomie énergétique des services d’ici 5 ans », explique Estelle.
L’heure est donc à la sobriété mais les solutions déjà déployées prouvent qu’il est possible non pas seulement de « faire moins », mais de « faire plus avec moins », de produire davantage de biens avec moins d’énergie et de matières. C’est possible. Alors laissons la place à l’optimisme et à l’action.