Face au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, les villes sont en première ligne pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Les solutions existent dans l’eau, l’énergie, le bâtiment, les mobilités, l’alimentation. Pour en débattre, le Forum Zéro Carbone 2021 a réuni, ce 30 novembre à l'Hôtel de ville de Paris, des maires de grandes villes et des entreprises, dont Veolia, autour du thème “Les villes au défi du bas carbone”.
L'eau est un bien commun qui nécessite de mobiliser toutes les parties prenantes
Dans la table ronde sur “Les villes à l’épreuve du bouleversement du cycle de l’eau", Pierre Ribaute, directeur général Eau France de Veolia, a expliqué que d'ici 2040, les modélisations prévoient une baisse des ressources en eau de -20% à -30% en Île-de-France, et jusqu'à -40 à -60% dans le sud de la France. Les événements climatiques extrêmes impacteront les recharges de nappes phréatiques et augmenteront la concentration des polluants.
Dans cette course contre la montre, il faut préserver la qualité de l’eau et celle des écosystèmes. Des solutions existent. Par exemple, dans une ville où les inondations saturent les réseaux d'assainissement qui débordent et contaminent les milieux naturels, Veolia utilise les prévisions météorologiques pour anticiper en déchargeant les réseaux d’assainissement avant les pluies et en préparant les stations d'épuration aux surcharges. Ainsi, le port de Copenhague (Danemark) est de nouveau baignable grâce à de nouvelles capacités d'anticipations de mesure et de traitement des réseaux d'assainissement.
Lors des sécheresses, les eaux usées traitées représentent une autre ressource qui pourrait être réutilisée avec peu d'investissement Veolia déploie déjà cette solution en France : à Aureilhan, avec le projet Smart Ferti Reuse irriguant des champs de maïs à partir d’eaux usées traitées ; à Narbonne, 80 hectares de vignes sont irrigués par des eaux usées ; aux Sables d'Olonnes, le projet Jourdain produit à partir des eaux usées une eau de qualité réintroduite dans un réservoir naturel pour fournir plus d'eau potable lors des pics de consommation. En France, pourtant traitées à 90%, seuls 0,2% de ces eaux usées sont réutilisés, contre 10% en Italie, 15% en Espagne, 60% à Malte et 90% en Israël.
L'eau est un bien commun qui nécessite de mobiliser toutes les parties prenantes dans des concertations. Et la complexité se résout aussi avec des solutions sur le terrain : souvent, il faut commencer par là.
Palmarès des Villes : Estelle Brachlianoff remet le Grand prix de l'initiative de l'année au projet "Axe Seine Paris-Le Havre-Rouen”
Les villes ont une place centrale face au défi climatique car elles sont en première ligne et doivent répondre aux préoccupations des citoyens. Ainsi, elles devront être plus sobres en eau, en énergie, en matières premières, notamment en multipliant les usages d’une même ressource. Ce Palmarès des Villes récompense les maires et les municipalités les plus innovants dans les domaines de l’énergie, la mobilité, le logement, le numérique, ou encore l’économie circulaire. Un prix récompense plus particulièrement les villes moyennes.
Estelle Brachlianoff, directrice générale adjointe en charge des opérations de Veolia, a remis le Grand prix de l'initiative de l'année aux quatre agglomérations du projet collaboratif “Axe Seine Paris-Le Havre-Rouen” : Paris, Rouen, Le Havre et la Métropole du Grand Paris. Étaient présents pour les représenter : Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole de Rouen Normandie, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, et Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris. Pour Estelle Brachlianoff, interrogée sur la COP26 et le rôle des villes, les conférences de parties (COP) démontrent que l'envie d'agir est là, que les progrès vont dans le bon sens.
Les villes ont de nombreux défis à relever et nous avons déjà des solutions. Jamais les planètes n'ont aussi été aussi alignées pour mettre en œuvre l'écologie des solutions qui est notre métier chez Veolia. Dans le domaine de la transformation écologique, la France peut être fière de son modèle collaboratif associant les citoyens, les villes et les entreprises pour trouver des solutions. Avec l'initiative Axe Seine Paris-Le Havre-Rouen, nous avons sous les yeux les solutions du monde de demain. Dupliquons-les, déployons-les », a-t-elle conclu.
L'Axe Seine Paris-Le Havre-Rouen
Ce projet a pour but d'accélérer la transition énergétique de Paris au Havre. L'ambition est de faire de la Seine la première vallée de la décarbonation en France. Un premier appel à manifestation d'intérêt sera lancé début 2022 pour faire émerger le long de la Seine des projets de production d'électricité solaire. Une association "Entente de l'axe Seine" a été créée pour des projets d'énergies renouvelables comme des unités de production d'hydrogène.
Pour en savoir plus
Replay des interventions de Veolia :
Pierre Ribaute, table ronde “Les villes à l’épreuve du bouleversement du cycle de l’eau" (du début à 1:00:14)
Estelle Brachlianoff, Palmarès des Villes (de 4:00:40 à 4:58:34)
Forum Zéro carbone, organisé par le journal La Tribune