Dédié à l’économie et aux entreprises, Futurapolis Planète 2021 s’est consacré du 25 au 27 novembre aux nouveaux possibles de l’économie, sur le thème : “Tout un futur à inventer”. Veolia y a apporté son point de vue d’expert sur l’innovation écologique et sur les villes face au défi climatique. Cet événement a été organisé à Toulouse (France) par le magazine Le Point.
Dépolluer en donnant un prix à la pollution
L’entretien avec Antoine Frérot sur « Les grands groupes au défi du changement » a débuté par les engagements de la COP26. Le PDG de Veolia a confirmé l’importance de ces conférences, quelles qu’en soient les avancées, car elles font progresser la communauté internationale. Interrogé sur le prix du CO2, Antoine Frérot en a rappelé l’enjeu : il faut faire en sorte que ceux qui polluent dépolluent eux-mêmes en imposant le principe du pollueur-payeur. Donner un prix au carbone permettrait d'internaliser le coût de la pollution : lorsque polluer coûte plus cher que dépolluer, le pollueur a intérêt à dépolluer.
Le prix du carbone a beaucoup augmenté mais de nombreux secteurs n'y sont pas encore assujettis. Un prix du carbone élevé rendrait plus compétitives des solutions dépolluantes comme l'utilisation du plastique recyclé. Il faut aussi des réglementations pour accélérer leur déploiement. Par exemple, définir un pourcentage minimal d'incorporation de matière recyclée dans la fabrication des produits neufs accélérait le recyclage. Mais pour que les industriels choisissent des matières recyclées, il leur faut des garanties d'approvisionnement, une traçabilité et des prix stabilisés. Il faut donc mettre en place un mix : réglementation, incitation et un prix pour la pollution.
Recycler les batteries, les smartphones et les panneaux solaires
Pour les batteries de véhicules électriques, Veolia a deux défis à relever : le démantèlement d'un déchet dangereux et l'extraction complexe de métaux rares et chers. Aujourd'hui le Groupe recycle la totalité des batteries dont il extrait les métaux rares comme le lithium et le cobalt. Il s’est associé à Solvay et à Renault pour industrialiser leur recyclage. En 2030 en Europe, l’on prévoit un million de batteries à recycler par an. Des usines de recyclage seront implantées à proximité des sites des constructeurs automobiles pour leur fournir des matières premières produites localement.
Pour les smartphones, le recyclage des cartes électroniques reste complexe mais Veolia progresse. En revanche, un grand nombre de panneaux solaires arrive aujourd’hui en fin de vie : Veolia exploite déjà la première usine au monde de recyclage complet de panneaux photovoltaïques à Rousset en Provence (France).
Combiner développement économique et transformation écologique est un métier porteur
Pour les jeunes, les métiers de l'environnement sont porteurs car les pollutions ne sont plus supportables pour la planète et la rareté des ressources naturelles impose de les préserver. La réutilisation des matières devient une préoccupation des consommateurs. Veolia recycle les eaux usées. Il transforme aussi les boues d'épuration en engrais ou en protéines pour nourrir le bétail… Economie et transformation écologique sont compatibles car leur combinaison produira une grande quantité de travail. Mais il faudra d'abord dépolluer, sinon la pollution bridera l'économie. Le gouvernement chinois l'a bien compris, il impose désormais aux industriels de dépolluer. Les activités économiques n’auront pas le choix : soit elles respecteront la planète et la nature, soit elles devront s’arrêter.
Face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, les solutions existent déjà
Pierre Ribaute, directeur général Eau France chez Veolia, a participé au débat sur ”Coupables, victimes et innovantes : les villes face au défi climatique à venir”. Pour lui, si l’on se projette en 2040, en France, les ressources superficielles d’eau verront leurs niveaux baisser en été de 20% et la recharge des nappes phréatiques de 30%. Cela augmentera la concentration des contaminants. Dans le sud-ouest de la France, le débit des fleuves baissera de 40% à 60%.
Mais des solutions existent : par exemple, pour préserver la ressource, les territoires s’équipent de capteurs qui mesurent l'eau distribuée et permettent un pilotage dans un centre de supervision pour réduire les fuites d'eau.
Les eaux usées sont une autre ressource. En Espagne, 15% des eaux usées sont réutilisées pour l’agriculture et l’industrie. Les espagnols ont réalisé ces investissements face à la nécessité de préserver leur tissu économique. Dans 20 ans, la France pourrait se trouver dans une situation semblable. A Aureilhan (Hautes-Pyrénées), Veolia irrigue déjà des champs de maïs à partir d’eaux usées traitées. A Narbonne, il irrigue 80 hectares de vignes.... Souvent, l'eau n'est pas là où on en a besoin ni quand on en a besoin. C’est tout l’enjeu de la recharge des nappes phréatiques. Dans le projet Jourdain avec Veolia, les Sables d'Olonnes (France) vont réutiliser les eaux usées en désynchronisant la cyclicité de l'eau grâce à un réservoir naturel en aval. En Catalogne (Espagne), Veolia recharge aussi les nappes de manière différée. En France, dans la vallée de la Bièvre, des espaces naturels régulent les fortes inondations menaçant des activités industrielles. Avec tous ces projets, Veolia met en place les solutions de la transformation écologique de ses clients pour une meilleure qualité de vie future.
Capture du CO2 : vers des solutions générant des émissions négatives ?
Replay des interventions de Veolia : Antoine Frérot dans “Les grands groupes au défi du changement” du 25 novembre et Pierre Ribaute dans ”Coupables, victimes et innovantes : les villes face au défi climatique à venir” du 26 novembre