A Glasgow (Ecosse), au-delà des négociations entre les Parties de la COP26, les acteurs publics et privés font entendre leur voix : l'Industry Action Event du Marrakech Partnership for Global Climate Action, organisé par le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), a réuni différentes parties prenantes sur le thème : stimuler l'ambition et l'action de l'industrie pour atteindre un objectif net zéro d'ici 2050 et renforcer la résilience climatique. Le PDG de Veolia Antoine Frérot y a présenté trois solutions - l’économie circulaire, la capture du méthane, le recyclage des batteries - et ce qu’il attend de la COP26 pour accélérer la transformation écologique.
Veolia s'engage avec toutes ses parties prenantes à conduire les changements nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C et atteindre “zéro net émission” de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050.
Economie circulaire, capture du méthane et recyclage des batteries
Nous savons tous qu'extraire, transformer, et transporter des matières premières pour fabriquer des nouveaux produits émet de grandes quantités de gaz à effet de serre. Et si nous remplaçons ces matières premières en utilisant des déchets transformés en nouvelles matières premières, nous émettrons beaucoup moins de GES , a introduit Antoine Frérot en présentant trois solutions :
- L’usage du plastique recyclé pour fabriquer une bouteille en plastique émet 70% de gaz à effet de serre en moins qu'avec des matières premières vierges. Et Veolia a décidé il y a plusieurs années de multiplier par 5 ses capacités de recyclage du plastique.
- Veolia va capturer le méthane émis par toutes ses décharges partout dans le monde en le transformant en biogaz, une énergie renouvelable. Au Brésil, le Groupe vient d'inaugurer 3 nouvelles centrales électriques utilisant le biogaz de décharges comme source d'énergie primaire.
- Veolia intensifie ses efforts d'innovation dans le domaine du recyclage des batteries de véhicules électriques, car ces batteries en fin de vie contiennent des matières premières précieuses. Le Groupe sera bientôt en mesure de recycler 100% des métaux des batteries usagées. Il en extrait déjà du “lithium ultra pur” sous forme de carbonate de lithium.
Donner un prix au carbone et accroître les efforts de R&D
Polluer doit coûter plus cher que de ne pas polluer ou dépolluer. Dès que le coût de la dépollution sera inférieur à celui de polluer, les entreprises, les villes et les individus changeront leurs comportements et commenceront à dépolluer. Un prix élevé du carbone sera clé pour avancer plus vite. Par ailleurs, nous n'atteindrons pas la neutralité carbone sans accroître nos efforts de R&D. C'est l’une des responsabilités majeures qui incombent aux entreprises : elles doivent innover d'avantage, par exemple pour recycler les batteries ou capturer et réutiliser le carbone. Comme nous ne parviendrons pas à éviter toutes les émissions de carbone, nous devrons être en mesure de capturer toutes les émissions résiduelles.
Pour le PDG, il faut aussi développer la bioconversion pour parvenir à nourrir 10 milliards d’habitants d'ici 2050, en utilisant moins d’eau, moins d'énergie et moins de sols, et en produisant des protéines durables pour l'alimentation animale. Il faut démultiplier les efforts d’innovation pour décarboner l'économie mondiale.
“L'engagement industrie” du Marrakech Partnership for Global Climate Action
Les actions du Marrakech Partnership for Global Climate Action sont guidées par les objectifs à long terme du Programme de développement durable des Nations Unies à l'horizon 2030. Visant la transformation environnementale, économique et sociale pour atteindre l'objectif de +1,5 °C, le Partenariat de Marrakech s'engage dans diverses activités, notamment les Semaines régionales du climat, l'organisation de réunions lors des COP, le Sommet mondial sur l'action pour le climat, etc. Son action pour l'industrie met l'accent sur 10 secteurs à fortes émissions : aluminium, ciment, produits chimiques, biens de consommation, mode, métaux et mines, mobile et TIC, plastiques, commerce de détail et acier. Décarboner ces secteurs jouera un rôle essentiel dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le renforcement de la résilience mondiale aux impacts du changement climatique.
2 autres interventions de Veolia : les stations d’épuration à énergie positive et l’économie circulaire des déchets
Armelle Perrin-Guinot, directrice adjointe du développement durable de Veolia, a participé au side-event “Quand les services d’eau potable et d’assainissement contribuent à l’atténuation du changement climatique”, organisé par le Partenariat Français sur l’eau, ICLEI et Climate Chance. Elle a expliqué, à cette occasion, comment les stations d'épuration contribuent à réduire l'impact énergétique des territoires, en produisant plus d'énergie qu'elles n'en consomment, avec l’exemple de l’usine à énergie positive de Cagnes-sur-Mer (France).
Anna Laurent, responsable de la stratégie de Veolia au Royaume-Uni, a participé à la table ronde intitulée "Réduire, recycler et réutiliser : comment le secteur des déchets contribue au net zéro" en créant une économie véritablement circulaire. Elle a évoqué les actions politiques à mettre en place au Royaume-Uni pour soutenir l'investissement privé dans les infrastructures de recyclage, essentielles pour réduire la quantité de déchets mis en décharge, et leur valorisation énergétique.