Avec pour thème 2021 « Saisir l’avenir, ensemble », les Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence ont prévu 3 jours de débats interactifs (du 2 au 4 juillet) autour de la reconstruction des sociétés dont la crise a accru les fractures et d’un nouveau modèle de croissance pour inventer la prospérité de demain. Ces 21e Rencontres Économiques ont rassemblé 350 intervenants dans 50 sessions. Intervenant dans le débat intitulé « Un nouveau paradigme de la croissance », le PDG de Veolia Antoine Frérot a présenté sa vision, en présence de la Ministre déléguée chargée de l’Industrie (France), Agnès Pannier-Runacher, des PDG d'Air Liquide et du Groupe La Poste, et du Directeur général du Groupe Michelin.
Interrogé sur la nouvelle croissance du monde d’après, Antoine Frérot a expliqué que si la croissance est indispensable, elle doit être fondamentalement nouvelle, c’est-à-dire plus verte et plus humaine. Plus verte avec moins d'émissions de carbone, plus de respect de la biodiversité et moins de pollutions. Et plus humaine avec plus d'inclusivité et moins d'inégalités. En effet jusqu’ici les entreprises créaient ces deux types d’externalités négatives mais elles déléguaient entièrement leurs gestions aux pouvoirs publics.
« On ne doit pas s'arrêter à ces deux idées car cela ne suffira pas pour échapper aux problèmes futurs. Pour qu’une nouvelle croissance soit soutenue et acceptée, il faut que les entreprises, en apportant de la prospérité, gèrent toutes les externalités négatives qu'elles produisent : les externalités sociales, d'où le besoin d’une croissance plus humaine, les externalités environnementales, d'où le besoin d’une croissance plus verte. Mais il faut aussi qu’elles gèrent les externalités territoriales, intergénérationnelles, la gestion des chaînes d'approvisionnement et celle des filières, etc… Dans cette nouvelle croissance, les entreprises se préoccuperont d'être utiles plus largement qu'elles ne l'étaient auparavant. Elles serviront toutes leurs parties prenantes : leurs salariés, leurs clients, leurs actionnaires, les territoires sur lesquels elles opèrent, la planète et même les générations futures. C'est parce qu'une entreprise sera utile à toutes ses parties prenantes qu'elle sera soutenue et donc prospère. »
La nouvelle croissance sera donc “à performance plurielle” et il faudra prouver à chacune des parties prenantes que cette performance leur est utile. Puis interrogé sur un choix entre les mots « rupture » ou « transformation » pour caractériser la nouvelle croissance, Antoine Frérot a réaffirmé qu'une transformation peut être une vraie rupture : « Alors que dans une transition on est passif, dans une transformation on est acteur, on prend son destin en main. »