Comment faire progresser l’inclusion et la RSE au sein des organisations ? Pour en débattre, les 10èmes Dialogues de l’inclusion et de la RSE se sont tenus le 27 mai à Paris, au ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, sous le haut patronage d’Emmanuel Macron - Président de la République française - sur le thème : “Construisons ensemble une économie plus ouverte, inclusive et responsable”. Le PDG de Veolia Antoine Frérot est intervenu lors de la table ronde : « Raison d’être, entreprise à mission : bilan de la loi Pacte, 2 ans après ».
Alors que la pandémie de Covid-19 a bouleversé l’ensemble des acteurs de l’économie, quel bilan peut-on dresser de l’adoption de la notion de raison d’être de la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises). Peut-elle être un facteur de compétitivité en contexte de crise ?
La performance plurielle d'une entreprise devient une force parce qu'elle est soutenue par tous
Pour Antoine Frérot, c’est parce que l'entreprise est utile à tous ses publics qu’elle est prospère et non l’inverse. L'entreprise doit être utile à toutes ses parties prenantes : ses clients, ses salariés, ses actionnaires, mais aussi ses fournisseurs, les territoires, et plus largement les générations futures et la planète, et avec le même degré d’exigence pour toutes. Et lorsque l’entreprise fournit des éléments de preuve, sa performance sociale et environnementale peut devenir un objectif stratégique. Ainsi, la performance plurielle d'une entreprise devient une force parce que cette entreprise est soutenue par tous ceux qui y trouvent un intérêt.
Il faut des preuves pour démontrer qu’une entreprise sert de nombreux publics
La performance plurielle d’une entreprise doit être mesurée avec des objectifs projetés et à l’aide d'indicateurs évalués chaque année. Ces critères de performances, leur choix et les objectifs, doivent pouvoir être facilement reliés à la raison d'être, qui devient ainsi un outil pour orienter la stratégie.
« Au moment où l'Union Européenne se penche sur la taxonomie des performances extra-financières, il faut désormais apporter la preuve qu’avec sa raison d'être, l'entreprise ne sert pas que quelques-uns. Il faut passer à la deuxième étape : celle des preuves qui démontrent qu'une entreprise sert de nombreux publics. Chez Veolia, nous avons 18 indicateurs dans 5 domaines de performances : financières, commerciales, sociales, environnementales et sociétales. Et les rémunérations variables des cadres dirigeants du Groupe sont calculées à partir de ces 18 critères », a expliqué Antoine Frérot.
En concluant cette table ronde, Jean-Dominique Senard, président du Conseil d'administration de Renault Group et co-auteur du rapport Notat-Sénard qui a inspiré la loi Pacte, a mis en garde sur le fait que pour les discussions en cours sur la taxonomie extra-financière, il y a un enjeu européen sur les critères sociaux qui ne seront ni anglo-saxons ni asiatiques. Il a aussi affirmé qu'il faut libérer les institutions financières qui n'investissent pas assez dans les actions européennes, car les règles prudentielles actuelles les incitent à investir dans les dettes d'Etats et pas suffisamment dans l'économie réelle.
Pour en savoir plus :
Loi PACTE : il y a deux ans, le Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises (PACTE) était promulgué en France avec l’objectif de redéfinir la place des entreprises dans la société, en les incitant à accorder davantage d’importance aux enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux dans leur stratégie.
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> Antoine Frérot est intervenu dans la session : Raison d’être, entreprise à mission : bilan de la loi Pacte, 2 ans après
> Replay sur Youtube : Antoine Frérot de 2:05:33 à 2:10:10. Puis de 2:10:42 à 2:13:04