LH Forum : pour Veolia, « l’urgence de la transition écologique exige de l’entreprise une plus grande solidarité avec le territoire »

Ce forum de l'économie positive a réuni au Havre (France), du 26 au 28 septembre, des personnalités et des citoyens sur le thème : “Comment accélérer la transformation des territoires vers une meilleure prise en compte de l’intérêt des générations futures ?”. Pierre Victoria, directeur du développement durable de Veolia, est intervenu à la table ronde sur « l’urgence de la transition écologique pour les territoires ».

 

 

Ce qu’il y a de nouveau, c’est l’urgence. Ceux qui reviennent de la Climate week de l’ONU en sont convaincus. Et c’est au niveau des territoires que se gagnera, ou se perdra, la bataille du climat et de la transition énergétique” ; telle est notre conviction chez Veolia, en tant que gestionnaire de services de proximité pour des clients industriels ou des collectivités.
Pierre victoria

Veolia apporte déjà des réponses à ces enjeux dans près de 50 pays, notamment grâce à sa capacité à créer des boucles locales d’économie circulaire en transformant le déchet en ressource - en énergie ou en matière secondaire -, et les eaux usées  en source d'énergie ou pour l’irrigation.

Quelques exemples : 

- En Europe de l’est, Veolia accompagne de nombreuses collectivités en privilégiant la biomasse ou le méthane, plus respectueux des ressources.
- En France, au Havre : le site de Sedibex opéré par Veolia valorise les déchets industriels dangereux de la zone portuaire en une ressource énergétique : 8 Gwh d'électricité et 300 000 tonnes vapeur par an sont revendues à 5 sites industriels, soient 120.000 t. de CO2 évitées. Le CO2 émis par la cheminée est capté et valorisé sous forme gazeuse. 
Et l’usine Osilub - filiale de Veolia et Total Lubrifiants - recycle les huiles de moteur usagées en huile de moteur de qualité (en France, seules 50% des huiles moteur sont valorisées, dont la moitié à l’étranger).

 

L’urgence écologique exige aussi de l’entreprise plus de solidarité avec le territoire

Pour Pierre Victoria, l’urgence bouscule les conservatismes et les habitudes. Cela requiert un nouveau regard : il faut reconnecter entre eux les différents services dans les organisations territoriales, les entreprises du public et du privé, et supprimer les cloisonnements dans la relation avec les citoyens. L’enjeu du territoire est de mettre en relation les besoins en ressources et les producteurs de matières premières secondaires.

Depuis décembre 2018, 19 grandes entreprises, dont Veolia, ont pris position en faveur d’une entreprise plus inclusive. Elles revendiquent une responsabilité sociale et territoriale, qui se manifeste par les recrutements locaux, la formation, les achats locaux, mais aussi par un rôle de redistributeur de richesses. Ces entreprises assument le lien entre responsabilité sociale et cohésion territoriale.

Pour mieux exercer leur responsabilité territoriale, les grandes entreprises préconisent de : 

  • rendre compte de leurs actions ayant un impact territorial
  • gérer les impacts liées aux réorganisations
  • participer aux pôles de compétitivité
  • favoriser la participation des salariés à la vie locale
  • structurer l’offre de formation pour favoriser l’employabilité
  • ​​​​​​​accompagner la mobilité des salariés et de leurs conjoints
  • favoriser le télétravail avec des “communautés de travail décentralisées”
  • standardiser les méthodes de mesure de l’impact territorial
  • mettre à disposition des PME les structures de formation interne
  • expérimenter sur un territoire les échanges avec les PME  )

« C'est bien autour de son rôle de distributeur de richesses, de dispensateur de formation, de coopération avec sa chaîne d’approvisionnement et l'écosystème local que se mesurera la solidarité de l’entreprise avec les territoires », a conclu Pierre Victoria.

 

En savoir plus :

La ville circulaire : créer des boucles locales pour générer de la valeur territoriale
LH Forum - Institut de l’économie positive