Si l’accord de Paris de 2015 a fixé un objectif de limitation de la hausse des températures bien en dessous de +2°C d’ici la fin du siècle, les engagements pris par les États à l’heure actuelle conduiraient à un réchauffement supérieur à +3°C en 2100.
Dans un tel scénario, la situation deviendrait critique.
Le sud de l’Europe serait en état de sécheresse permanente et extrême — si ce n’est de désertification —, tout comme certaines régions des États-Unis, une grande partie du Moyen-Orient et certaines des régions les plus densément peuplées d’Australie, d’Afrique et d’Amérique du sud, provoquant une insécurité alimentaire aiguë. Dans certaines villes comme Marseille ou Paris, les températures pourraient avoisiner 50°C l’été. Des pays comme le Bangladesh et de nombreuses grandes villes construites sous le niveau de la mer pourraient être envahis par les eaux : Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam ou encore Rotterdam. Les archipels du Pacifique, les îles de Polynésie, les Maldives, les Philippines… pourraient disparaître, entraînant une migration massive des populations. Une espèce animale sur six pourrait disparaître de la surface du globe. Les récifs coralliens, quant à eux, se seraient dissous sous l’effet de l’acidification des océans.
Changement climatique, état des lieux 2018
Limiter la hausse des températures en deçà de +2°C est donc une urgence vitale pour tous.
Selon le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié en octobre 2018, c’est encore possible. A condition de réduire les émissions de CO2e d’origine anthropique de 45% d’ici 2030 par rapport à 2010 et d’atteindre zéro émission nette d’ici à 2050. Cet objectif appelle des transitions rapides et de grande envergure dans tous les domaines : énergie, industrie, bâtiment, transport, agriculture ou encore gestion des ressources naturelles. Les solutions existent, il convient de les mettre en oeuvre le plus rapidement possible.