En 2014, suite à la demande de la FAO, l’Assemblée générale des Nations Unies a retenu officiellement la date du 5 décembre comme étant la Journée mondiale des sols. Cette année, la thématique porte sur leur érosion et est soutenue par la campagne “Empêchons l'érosion des sols, protégeons notre avenir”. Elle vise à donner plus de visibilité à cette problématique, à sensibiliser les populations à la protection des sols, mais également à inciter les gouvernements à agir. A cette occasion, Veolia revient sur ses solutions pour réhabiliter et préserver les sols.
Un constat difficile...
Si leur dégradation peut prendre quelques minutes, la régénération des sols peut quant à elle durer des dizaines de milliers d’années. Selon la FAO, “cela peut prendre jusqu'à 1000 ans juste pour produire 2 à 3 cm de sol“ or, “environ 33 % des sols de la planète sont dégradés”. Pas toujours source d’attention, les sols sont néanmoins un des piliers de notre planète et jouent un rôle stratégique dans différents domaines : l’alimentation, la préservation de la biodiversité, le réchauffement climatique, le cycle de l’eau, etc. Qu’est-ce qui est alors à l’origine de leur fragilité et de leur dégradation ?
L’érosion et les perturbations climatiques additionnées aux activités humaines (industrialisation, agriculture, etc.) perturbent la qualité des sols. A cela s’ajoutent la croissance démographique et une urbanisation importante, avec, en prévision pour 2050 selon l’ONU, deux personnes sur trois vivant en ville. Les conséquences sont alors nombreuses : forte demande en constructions, amenuisement des terres agricoles et de la disponibilité des sols ou encore, pollution des sols (par métaux lourds, hydrocarbures, etc.). Pourtant, nous n’avons jamais eu autant besoin de surface et de terres en bonne santé.
...mais des solutions plurielles
Cette situation n’est cependant pas sans améliorations possibles. Par exemple, de nombreuses friches industrielles laissées à l’abandon, ne sont pas utilisables en l’état car elles peuvent héberger des installations lourdes et sont très souvent polluées. Leur réhabilitation et leur dépollution pourraient alors leur offrir une seconde vie et rendre possible de nouveaux projets d’aménagement urbain (construction de nouvelles industries, chantiers immobiliers, agriculture urbaine, etc.). Cette solution permet ainsi de protéger les terres agricoles des constructions urbaines, de “faire du neuf avec de l’ancien” en ne gaspillant pas d’espace, mais également de valoriser des matériaux récupérés sur le chantier de réhabilitation (béton, ferrailles, bois, etc.).
Via sa filiale spécialisée dans le traitement des déchets spéciaux, SARP Industries, et ses filiales dédiées au traitement des sites et sols pollués GRS Valtech et EOD-EX, Veolia propose ainsi son expertise dans la réhabilitation et la dépollution des sols :
- Assainissement des sites contaminés après la délocalisation d’une industrie
- Remise en état d'urgence d'un site pollué par des accidents
- Assainissement de sites industriels contaminés en exploitation
- Restauration environnementale de rivière
- Restauration environnementale de zones minières
- Dépollution pyrotechnique (diagnostic, recherche, extraction et traitement d'engins explosifs pouvant se retrouver dans les sols, comme des bombes non explosées et des douilles de munitions contenant des composés toxiques)
Pour exemple, Veolia participe actuellement au chantier de réhabilitation du Grand Paris Express en excavant, dépolluant et valorisant une partie des déblais des travaux.
Des solutions écologiques pour le maintien de la qualité des sols et leur régénération
Fort de son expertise dans le traitement de l’eau et des déchets, Veolia transforme les boues d’épuration et les déchets organiques en engrais ou amendements organiques. Riches en humus, ils permettent de lutter contre l’érosion, d’agir comme fertilisant et d’améliorer la résistance des sols et des cultures, tout en respectant l’environnement. C’est ainsi que sont nés, Pro-Grow, un compost sans tourbe issu des déchets verts ménagers (herbe, feuilles…) au Royaume-Uni, Nutri-Pel, un engrais alternatif aux produits chimiques au Canada, ou encore la solution Struvia, qui permet de récupérer le phosphore dans les eaux usées et de l’utiliser comme engrais. Par ailleurs, les filiales Angibaud Derome & Spécialités, spécialisée dans la fertilisation alternative, et SEDE environnement, spécialisée dans la collecte, le traitement et la valorisation des boues d'épuration et des déchets organiques, consacrent toute leur expertise, ou une importante partie, à la recherche de solutions pour les sols (compostage, production d’engrais, etc.).
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Economie circulaire : du sol au sol - la biomasse convertie en énergie verte puis en engrais pour les sols
A Pécs (Hongrie), la centrale de cogénération biomasse de Veolia alimente le réseau de chaleur de la ville et fournit de l'électricité au réseau national. Sa particularité : la centrale est alimentée par de la paille et des copeaux de bois ; elle produit 70 MW thermiques et 35 MW électriques en brûlant chaque année 160 000 tonnes de paille en balles et 50 000 tonnes de sous-produits agricoles. Les cendres lourdes (18 000 tonnes) et les cendres volantes (3 000 tonnes) sont ensuite valorisées en engrais pour les sols grâce à leur teneur en potassium, phosphore, micro-éléments et à leur PH. Depuis 2019, un nouveau bâtiment de stockage des cendres permet d’éviter l’usage de big-sacs (42 tonnes de déchets d'emballages plastiques évitées par an) et économise la teneur en eau des cendres (3 000 m3 d'eau).
Veolia réalise ainsi une économie circulaire de la paille : achetée à des agriculteurs, elle produit 100% de chaleur et d’électricité verte, puis ses cendres sont restituées aux agriculteurs locaux pour fertiliser leurs champs.
Des contrats de long terme, signés avec 50 agriculteurs du sud-ouest de la Hongrie et exploitants de forêts ou de scieries, permettent l’approvisionnement de la centrale biomasse. 170 emplois permanents ont été créés pour la filière paille de la centrale et 300 pour la filière bois. S’y ajoutent 200 emplois saisonniers d'agriculteurs locaux. Avec un territoire majoritairement agricole et forestier, la Hongrie dispose d’une grande quantité de ressources pour produire de l’énergie biomasse tout en assurant sa sécurité alimentaire.
Le groupe profite également des avantages des eaux usées traitées pour arroser les sols agricoles, comme à Tarbes en France, où elles participent à la production de maïs et d’orge. Ce circuit fermé permet de préserver les ressources en eau et également de nourrir et fertiliser le sol grâce aux éléments nutritifs (azote…) contenus dans les eaux usées.
Veolia développe par ailleurs des solutions d’agriculture urbaine pour nourrir les populations grandissantes des villes et faire un meilleur usage des espaces existants. Certaines zones inoccupées (toits, terrasses…) ou des friches industrielles sont ainsi utilisées ou réhabilitées pour accueillir notamment des productions de légumes, de fruits et des élevages d’animaux, au coeur des villes et en périphérie.
> Parution de la Revue de l'Institut sur l'agriculture urbaine