La fondation Veolia organise les Ateliers WASH (Water, Sanitation and Hygiene) de l’humanitaire

Les 29 et 30 octobre derniers, le Partenariat français pour l’eau (PFE) et la fondation Veolia ont invité les acteurs du secteur à échanger sur les innovations et les pratiques de terrain en matière d’accès à l’eau et à l'assainissement dans les contextes d’urgence humanitaire. 30 experts Water, Sanitation and Hygiene (WASH), issus d’ONG, d’agences onusiennes et du secteur privé, ont participé aux premiers “Ateliers WASH” sur le Campus Veolia à Lyon. 

Entre réflexions et retours d’expériences terrain, ces Ateliers visent à alimenter le dialogue entre acteurs du secteur humanitaire. Dans une ère de changement climatique et de crise sanitaire, les défis à relever sont malheureusement chaque jour plus nombreux. Je remercie le Partenariat français pour l’eau de soutenir nos échanges.
Thierry Vandevelde
Délégué général de la fondation Veolia.
En tant que plateforme de référence des acteurs français de l’eau publics et privés, le PFE est un interlocuteur précieux pour nous. Je suis heureux d’avoir été élu président du groupe de travail WASH “Crises et Fragilités” qui met en valeur des expériences de terrain à l’international. En dressant un état des lieux des savoir-faire et des projets de recherche, ces ateliers WASH permettent de développer des approches collaboratives, essentielles dans l’époque actuelle.
David Poinard
Directeur des opérations Eau du Grand Lyon et volontaire Veoliaforce

Ces deux journées ont mêlé ateliers pratiques et conférences accessibles en présentiel et en distanciel. Les participants ont pu se familiariser avec les Aquaforces, unités mobiles de potabilisation de l’eau conçues par la fondation Veolia, et découvrir des retours d’expériences de terrain présentés par des ONG et des acteurs internationaux.

L’assainissement en terrain d’urgence : retours d’expériences

L’assainissement assure à la fois la sécurité des populations et la protection de l’environnement en éliminant les agents pathogènes et les risques sanitaires, et en diminuant la concentration de certains composés naturels et leur impact environnemental. Plusieurs retours d’expériences sur la gestion et le  traitement des boues fécales ont été présentés : 

  • Au Myanmar, dans les camps de réfugiés Rohingyas, Solidarités International gère 35 m3 de boues fécales par jour produites par 4 000 latrines : après une phase d'urgence en 2012, la construction d'une installation de plus 6 000 m2 de traitement anaérobie avec des bassins de filtration, a permis de réduire les agents pathogènes et les rejets polluants. Depuis deux ans, la fondation Veolia analyse les performances des ces installations qui à terme atteindront une capacité de 60 m3 de boues par jour. 
     
  • En Haïti, Médecins sans Frontières (MSF) traite les effluents hospitaliers
    L’objectif de MSF : réduire son impact environnemental à long terme. En effet, les eaux usées des hôpitaux sont plus pathogènes que les eaux usées classiques à cause des résidus médicamenteux cytotoxiques qu’elles contiennent (traitements des cancers) et des concentrations de désinfectants élevées. A l'hôpital du quartier Drouillard de Port-au-Prince, construit par MSF, une unité traite les effluents en combinant des biodisques, une filtration et une désinfection par UV des agents pathogènes résiduels. 
     
  • Au Bangladesh, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge utilise des solutions de traitement aérobie via un procédé de boues activées. 
     
  • Les travaux du Faecal sludge field laboratory (FSFL), un laboratoire initié par la Croix-Rouge autrichienne avec l’Institut fédéral Suisse des sciences et technologies Eawag, étudient les performances de gestion des boues fécales dans un contexte d'urgence pour éliminer les agents pathogènes et réduire les rejets. Le consortium forme des techniciens et participe à l'élaboration d’un standard international d’assainissement en situation humanitaire. La fondation Veolia initie aussi une collaboration avec le FSFL et y apporte son expertise.
     
  • En France : la réutilisation des eaux grises en situation humanitaire
    Le projet Bubblebox, dont la fondation Veolia est partenaire, a été initié pour répondre au besoin d'hygiène de 3 000 migrants et réfugiés du camp de la Porte de la Chapelle, à Paris. Ce module d’hygiène mobile et autonome leur donne accès à 3 cabines de douches qui sont installées dans un conteneur recyclant 5 000 litres d'eau pour 6 000 douches, tous les 5 jours. Un autre prototype utilise un conteneur mobile de semi remorque, raccordé aux réseaux urbains d’eau et d’assainissement.

Prototypes en cours de développement

Pour l’accès à l’eau potable en situation d’urgence, lorsqu’il n’y a pas d’eau douce sur le terrain, plusieurs prototypes de dessalement ont été présentés, notamment une solution mobile de la fondation Veolia, basée sur l’osmose inverse. Pour l’assainissement, un dispositif mobile en cours de développement utilise un double processus de méthanisation et d’hygiénisation des boues fécales.