Le Comité 21 a présenté 12 propositions pour aider les territoires à s’adapter aux changements climatiques, lors du colloque « S’adapter pour (sur)vivre », organisé à l’Assemblée nationale (Paris) le 26 février dernier. Destinée aux décideurs publics et privés, cette note intitulée « S’adapter aux changements climatiques : propositions pour une transformation accélérée des territoires et des organisations », explique la révolution sociétale nécessaire à l’adaptation : il s’agit d’inventer de nouvelles façons de produire, de consommer, d’aménager le territoire avec des solutions locales et sur mesure. Veolia a contribué à l’élaboration de cette note. Son directeur du développement durable, Pierre Victoria, a participé à la table ronde : “Pourquoi tardons-nous tant à nous adapter ?”.
L’adaptation est une problématique complexe, climatique mais aussi sociétale, qui s’ajoute à la multitude d’autres urgences de ce début de siècle. Bettina Laville, présidente du Comité 21, explique que pour avancer, il est indispensable d’agir collectivement et d’intégrer la dimension sociale dans les stratégies d’adaptation. La dynamique locale étant la bonne échelle socio-économique et géographique :
« Dans sa stratégie, Veolia s’est donné un volet “adaptation” dès 2017 »
Pour Veolia, “atténuation” et “adaptation” ne s’opposent pas mais se complètent, au sein d’une stratégie territoriale de lutte contre le changement climatique.
“Avec la question de l’adaptation, nous sommes amenés à poser un regard prospectif sur la ville : il ne s’agit pas de raisonner uniquement en terme de gestion du risque mais de construire le monde de demain. Veolia s’est engagé à travers ses 3 métiers (Eau, Déchets, Énergie) dans la création de boucles d'économie circulaire, avec un enjeu : être un acteur économique de la préservation des ressources. Et pour articuler “atténuation” et “adaptation” aux changements climatiques, le Groupe s’est donné un volet “adaptation” dès 2017. »
PIERRE VICTORIA, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE VEOLIA
La démarche de résilience animée par Veolia consiste à comprendre les vulnérabilités d’un territoire, puis à les maîtriser pour mieux rassurer son écosystème – et plus rapidement - et ainsi développer un tissu social et économique favorable. Les enjeux de renforcement de la résilience des villes dépassent les problématiques techniques et technologiques, pour s’inscrire dans une dynamique globale d’évolution de l’aménagement urbain. Ils amènent à la création de nouvelles alliances, à des coopérations renforcées entre acteurs à l’échelle des territoires.
"Après l’ouragan Katrina en août 2005 à la Nouvelle Orléans (États-Unis), Veolia a signé un partenariat avec la ville et Swiss Re pour aider la collectivité à mettre en place sa stratégie de résilience. Cette mise en oeuvre repose sur une approche holistique, et sur la capacité de la ville à travailler en écosystème, en cassant les silos : on ne réfléchit pas seulement à un risque en particulier mais bien en pensant la résilience de la ville de manière plus globale. A terme, cela bénéficie à toutes les parties prenantes. Par ailleurs, investisseurs et agences de notation extra-financières poussent les entreprises à s’adapter en leur demandant comment elles anticipent le changement climatique. Le CDP demande également aux entreprises d’évaluer l'impact de leur stratégie sur la ressource en eau." PIERRE VICTORIA
Les 12 recommandations du Comité 21
La note intitulée « S’adapter aux changements climatiques : propositions pour une transformation accélérée des territoires et des organisations », s’attache à faire comprendre ce qu’implique l’adaptation comme transformation radicale de nos modes de vie et comme réorganisation de nos sociétés. Elle avance 12 recommandations pour accélérer l’intégration de l’adaptation par les collectivités, les citoyens et les entreprises :
- Une loi-cadre sur l’adaptation, en France ;
- Proposer à tous les élus une formation sur les enjeux climatiques et sur l’adaptation ;
- Revoir les documents de planification territoriale aux mêmes échéances pour favoriser une meilleure articulation et cohérence entre eux et y inclure l’adaptation aux changements climatiques ;
- S’appuyer sur l’expertise citoyenne pour trouver les meilleures solutions d’adaptation ;
- Rendre obligatoire la cartographie des risques que peut subir l’entreprise à la suite des conséquences des dérèglements climatiques et de l’effondrement de la biodiversité ;
- Inclure dans les rapports intégrés l’adaptation au changement climatique ;
- Mieux mesurer les coûts évités et les bénéfices obtenus grâce aux actions d’adaptation ;
- Identifier les stratégies d’adaptation par filières croisées avec les enjeux des territoires.
- Renforcer l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique, les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement, et créer un service au ministère ;
- Créer un Fonds de recherche axé sur l’étude des freins et leviers à la mise en place d’actions d’adaptation aux changements climatiques ;
- Mobiliser tous les outils scientifiques et techniques et l’intelligence artificielle au service des plans d’adaptation ;
- Intégrer les sciences cognitives dans les formations au développement durable.
En savoir plus
Think tank et do tank à la fois, le Comité 21 est une plate-forme créée en 1995 qui ingénierie des synergies entre acteurs non-étatiques et étatiques pour la mise en oeuvre des ODD par les Français au plan international, pour la France au plan national, et au niveau de chacun de ses territoires.
→La ville résiliente : pour des villes plus résistantes aux chocs et aux risques
→ Les villes résilientes”, par Institut Veolia