Le défi de la transformation écologique nous pousse à réinventer la manière dont nous utilisons et produisons de l'énergie. Parmi les ressources sous-exploitées, la "chaleur fatale", énergie renouvelable par essence, émerge comme une solution prometteuse.
Peu connue du grand public, cette forme d'énergie recèle un potentiel considérable pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et favoriser la sobriété énergétique.
Date à laquelle Veolia va rendre l’ensemble de ses services autonomes en énergie en France, notamment grâce à la récupération de chaleur fatale.
La récupération de la chaleur fatale représente une avancée majeure dans la quête de solutions durables pour faire face aux défis énergétiques et climatiques. En utilisant cette ressource inexploitée, nous pouvons contribuer de manière significative à la transformation écologique tout en créant de nouvelles opportunités économiques. Il est primordial de sensibiliser davantage le public à cette solution prometteuse et d'encourager son adoption à plus grande échelle.
Le rejet de chaleur fatale est malheureusement une pratique courante dans de nombreuses industries. Les usines, les centrales thermiques et de nombreuses autres installations produisent souvent plus de chaleur qu'elles n'en utilisent. Cette excès de chaleur, s’il était récupéré et réutilisé, pourrait contribuer de manière significative à la réduction de notre empreinte carbone.
Définition :
Qu'est-ce que la chaleur fatale ?
La chaleur fatale, ou énergie fatale, désigne la chaleur produite en surplus lors de divers processus industriels ou de production d'énergie, et qui est généralement rejetée dans l'environnement sans être utilisée. Cette énergie non exploitée représente une opportunité considérable, à la fois sur le plan économique et environnemental.
La récupération de la chaleur fatale :
Un levier crucial
La récupération de la chaleur fatale consiste à capter cette énergie excédentaire et à la réintégrer dans un processus productif. Cela peut se faire à plusieurs niveaux : au sein même de l'installation industrielle, ou en la redistribuant à des utilisateurs externes via un réseau de chaleur.
L'impact de la récupération de la chaleur fatale
1. Réduction des émissions de CO2
En réutilisant cette chaleur excédentaire, nous réduisons la dépendance aux énergies fossiles. Cela permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à l'atténuation du changement climatique.
2. Favoriser la sobriété Énergétique
La récupération de la chaleur fatale s'inscrit dans une logique de sobriété énergétique. Plutôt que de produire davantage, il s'agit d'optimiser l'utilisation des ressources déjà disponibles, ce qui va dans le sens d'une gestion plus responsable et durable de l'énergie.
3. Création de nouvelles opportunités économiques
La mise en place de systèmes de récupération de chaleur fatale peut engendrer de nouvelles activités économiques, notamment dans le domaine de l'ingénierie, de la construction et de l'exploitation des installations de récupération.
Veolia, exemplaire en la matière
Plusieurs initiatives ont déjà été mises en œuvre pour exploiter la chaleur fatale.
Focus : le projet exemplaire de récupération de chaleur fatale à Poznań, en Pologne
À Poznań, en Pologne, Veolia a instauré une boucle d'énergie innovante qui illustre parfaitement la récupération de la chaleur fatale. Cette initiative contribue au chauffage des bâtiments de la ville, bénéficiant aux habitants.
L'usine Volkswagen est la plus grande usine de culasses en Europe, produisant 4,5 millions de pièces annuellement et requérant 30 000 tonnes d'aluminium.
En collaboration avec Volkswagen, Veolia a mis au point en 2016 un système de récupération de la chaleur des compresseurs d'air. Cette chaleur est ensuite réinjectée dans le réseau de chauffage urbain de la ville de Poznań.
Les résultats sont remarquables :
- Fourniture d'une chaleur à zéro émission à 6 500 appartements et 60 bâtiments publics (70 000 GJ/an de chaleur fatale récupérée).
- Réduction des émissions de CO2 de près de 3 500 tonnes/an.
- Économie annuelle de 4 000 tonnes de charbon et 17 millions de litres d'eau dans le processus de refroidissement.
Estelle Brachlianoff, Directrice générale de Veolia, partage une perspective éclairante sur la récupération de chaleur. Pour elle, la "sufficiency" (la suffisance) est la clé. Cette vision est parfaitement incarnée dans les engagements de Veolia, notamment le projet ambitieux de rendre tous les services de Veolia autonomes en énergie d'ici 2027 en France, notamment grâce à la récupération de la chaleur fatale.
La récupération de la chaleur fatale représente un progrès significatif dans la quête de solutions durables et de production d’énergies renouvelables pour faire face aux défis énergétiques et climatiques. En exploitant cette ressource, nous pouvons contribuer de manière considérable à la transition écologique tout en créant de nouvelles opportunités économiques. Il est impératif de sensibiliser davantage le public à cette solution prometteuse et d'encourager son adoption à grande échelle. La chaleur fatale, souvent méconnue, pourrait bien être l'un des piliers de l'avenir énergétique durable de notre planète.