Masterclass +1 : le dialogue parties prenantes au service de la finance durable

Veolia Masterclass +1

Deux Masterclass complémentaires sur le dialogue parties prenantes au service de la finance durable se sont tenues les 12 octobre et 9 novembre derniers en présence des membres du collectif “+1 pour une écologie en actions”. La 1ère sous forme de sensibilisation en présence d’Anne-Catherine Husson-Traoré, Directrice générale de Novethic, de Philippe Hermann, Directeur Finance durable de Veolia, et d’Elouan Heurard, Analyste ESG climat et biodiversité de Candriam, société de gestion d’actifs. La 2ème sous forme d’expérimentation. Ces Masterclass ont pour objectif de favoriser le partage de connaissances et la coopération entre parties prenantes.

Masterclass sensibilisation : qu’est-ce que la finance durable ? 

La finance durable, comme définie par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)1, désigne des pratiques qui prennent en compte des critères extra-financiers, en plus de critères financiers, dans l’analyse, la sélection et la gestion des investissements.  Elle est également présentée comme “un levier indispensable pour relever les défis écologiques et économiques de notre époque”2

Englober les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les pratiques financières est désormais essentiel. Depuis plusieurs années, la finance se transforme en réponse au dérèglement climatique et à ses conséquences sur la planète. La réduction des émissions de gaz à effet de serre et le respect des limites planétaires deviennent autant de facteurs cruciaux pris en compte par la finance durable.

Anne-Catherine Husson-Traoré, Directrice générale de Novethic

À l’heure d’une nouvelle ère où les risques environnementaux se manifestent de manière concrète et bouleversent les modèles en place, les entreprises doivent prendre conscience de la nécessité de transformer leurs modèles. Les investisseurs s’intéressent et valorisent les entreprises comme Veolia qui prennent en compte ces paramètres et se tournent vers une finance plus durable.

Anne-Catherine Husson-Traoré, Directrice générale de Novethic

Philippe Hermann, Directeur Finance durable de Veolia

Chez Veolia, nous avons mis sur le même plan la finance et les performances extra-financières de l’entreprise - environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) - et ce dès 2020 à travers ce que nous appelons la performance plurielle. Depuis 2022, la taxonomie verte européenne constitue un aiguillon supplémentaire pour nous interroger sur nos activités et questionner leurs impacts, par exemple en matière de respect de la biodiversité sur l'ensemble de nos sites. Cette prise de conscience accélère et encourage la réflexion sur les plans d'actions.

Elouan Heurard, Analyste ESG climat et biodiversité de Candriam

Lorsque l’on parle de finance durable, il faut être certain d’avoir les priorités au bon endroit. Il faut poser un cadre : éviter, puis réduire, puis régénérer et restaurer s’il n’a pas été possible d’éviter. Dans la discussion avec l’entreprise, cela doit arriver dans cet ordre avec ce niveau d’importance. On peut aussi (dans l’analyse ESG) ajouter des parties prenantes auxquelles on aurait pas pensé au départ en fonction du cadre dans lequel l’entreprise opère.

Elouan Heurard, Analyste ESG climat et biodiversité de Candriam

Retrouvez l’intégralité de la Masterclass +1 en vidéo

Et la synthèse des échanges
(document PDF). 

Masterclass expérimentation : quel est l’apport du dialogue parties prenantes à la finance durable ?

L’Union européenne a récemment amplifié le reporting extra-financier des entreprises. La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui va s’appliquer progressivement à compter de janvier 2024, demande aux entreprises de renforcer la publication de données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) qui vont permettre d’évaluer leurs impacts sur leur écosystème et réciproquement l’impact des facteurs environnementaux sur leurs activités. C’est ce que la directive appelle la “double matérialité”.  

Dans ce cadre, le dialogue avec les parties prenantes prend tout son sens et sa place car la directive prévoit explicitement que “les parties prenantes sont à interroger et à prendre en compte dans la matérialité de l’entreprise”, explique Philippe Hermann.

La Masterclass +1 du 9 novembre 2023 a permis de croiser les regards de membres du collectif +1 d’horizons différents sur ce qu’apporte le dialogue entre parties prenantes à la finance durable. 

Laurène Chenevat, Sustainable Finance Policy and Regulation leader, Green and Sustainable Hub, Natixis

Le dialogue parties prenantes apporte une plus grande exhaustivité au reporting [extra-financier] sur les risques, les opportunités et les impacts [inhérents à l’activité d’une entreprise]. Il permet de bien comprendre l’intégralité des enjeux de durabilité tout au long de sa chaîne de valeur et d’aboutir à une vraie analyse de durabilité, spécifique à l’entreprise, à partir de son analyse de matérialité. Chaque entreprise est un mouton à 5 pattes, avoir des données exactement comparables est une utopie, mais sur certaines données et problématiques, le dialogue entre pairs en comparant avec ce qui se fait dans d’autres entreprises des mêmes secteurs permet de mieux comprendre où l’entreprise se situe en termes de performance et de pilotage des enjeux de durabilité. Par exemple, le dialogue sur la transparence méthodologique permet de lever des malentendus avec les parties prenantes externes.

Laurène Chenevat, Natixis

Olivier Eugène, Head of Climate, ESG research, AXA Investment Managers

Le dialogue parties prenantes permet d’expliquer les données en les mettant en perspective. Il aide aussi parfois à enlever les angles morts, à identifier des sujets auxquels on ne pense pas quand on est juste derrière un écran, à regarder des PDF, des Word et des Excel. Le dialogue ouvre les yeux.

Olivier Eugène, Axa

Cristian Mocanu, Secrétaire général, Coficert

Le dialogue entre les parties prenantes est essentiel car il permet de comprendre les tenants et les aboutissants du système de reporting d’une entité et de s’assurer que le scope et la méthodologie employés sont compréhensibles par tous. Aussi, le dialogue permet de recueillir une vision d’ensemble de tout un secteur ou d’une communauté, à travers une approche macro qui évite d’avoir un biais unique ou un parti-pris par rapport à une seule entité. On retrouve ainsi les impacts de son activité sur toute la chaîne de valeur et on peut de ce fait mieux traiter les problématiques au profit de l’humain et de l'environnement.

Cristian Mocanu, Secrétaire général, Coficert


La Masterclass du 9 novembre a également permis de faire émerger deux axes forts. Le premier : publier, côté entreprises, “moins mais mieux” en sélectionnant les informations les plus importantes et en les expliquant aux différentes parties prenantes. La deuxième : la nécessité de rendre la communication extra-financière la plus attractive et claire possible afin que les données des reportings soient bien comprises par tous et que chaque acteur concerné puisse se mobiliser en fonction. 

+1, un dispositif unique de dialogue et de coopération entre parties prenantes

Afin de répondre aux impératifs écologiques auxquels nous sommes confrontés, Veolia poursuit et renforce son dispositif de dialogue avec ses parties prenantes “+1 pour une écologie en actions”. 

Développé par Veolia, en partenariat avec Usbek & Rica et la REcyclerie, et soutenu par le comité 21, le dispositif “+1, pour une écologie en actions” est un dispositif de concertation qui mobilise une cinquantaine de parties prenantes de Veolia issues d’horizons différents, (Salariés, Clients, Actionnaires,..), et qui vise à trouver un chemin commun au service de la transformation écologique. 

Initié en 2021, cette démarche de progrès partagé, avec et pour l’ensemble des parties prenantes du Groupe, témoigne d’une volonté de construire de nouvelles interfaces avec la société et de permettre aux entreprises d’être utiles et prospères au sein de leurs écosystèmes de parties prenantes. 

A travers sa raison d’être, le Groupe souhaite réconcilier l’économie, l’environnement et la société et produire ainsi un impact positif et durable.

Champs d’application 

Ce prototype de concertation peut être transposé à différents contextes, zones géographiques et sujets. La méthode de +1 a été partagée  en open source en avril 2023  et permet à chaque acteur volontaire, au sein de Veolia et en dehors, de s’approprier la démarche pour accélérer la transformation écologique. 

Cette démarche fait d’ailleurs ses premiers pas au sein même d’un contrat (Arianeo pour la Métropole Nice Côte d’Azur) et est maintenant déployée dans le cadre de l’élaboration du nouveau programme stratégique de Veolia 2024-2027.

En quoi le dialogue avec les parties prenantes est-il essentiel ?

Le collectif +1 souhaite réfléchir au monde de demain, plus durable et plus désirable. Repenser nos modèles avec l’ensemble de nos parties prenantes, en intégrant les différents leviers de la transformation écologique, au cœur de la réflexion. Pour cela, chacun à son rôle à jouer et l’ensemble des parties prenantes sont concernées par ces enjeux de société. La coopération entre parties prenantes prend ainsi tout son sens.

C’est en ce sens que Veolia contribue chaque jour à œuvrer pour un futur écologique. Grâce au dialogue et à la réflexion entre parties prenantes d’horizons différents et aux intérêts parfois divergents, l’initiative +1 ouvre ses portes à ses parties prenantes pour travailler avec elles de manière décloisonnée et imaginer ensemble des solutions utiles au plus grand nombre.

Indicateurs de succès 

Plusieurs indicateurs de succès permettent d’évaluer la démarche : participation des membres aux ateliers, degré de satisfaction à chaque étape… Lors de la première expérimentation du dispositif, 93% des répondants ont estimé que l’objectif visant à mieux travailler ensemble avec des profils variés a été atteint. D’autres indicateurs sont en cours de développement.

Chiffres clés de +1

12 dispositifs «+1» initiés depuis 2021

250parties prenantes mobilisées

8pays concernés : Australie, Japon, UK, République tchèque, Colombie, Etats-Unis, France, Italie