Le collectif « +1, pour une écologie en actions » a clôturé son cycle 2022, ce 29 novembre, sur l’emploi et l’insertion dans le contexte de la transformation écologique. L’enjeu de ce dispositif de concertation : explorer les moyens pratiques, organisationnels, existants ou à imaginer, pour mettre en œuvre nos ambitions écologiques. Cette mobilisation de 50 parties prenantes de Veolia a fait émerger des pistes de réflexion pour passer à l’action.
Transférer les compétences pour une transition plus inclusive
« Comment concevoir une transition à la fois juste et équilibrée et des formations favorisant le passage à l’action ? », telle est la problématique qui a ouvert la troisième session de +1.
Face à l’urgence écologique, la mutation du monde professionnel est enclenchée. « Si certaines filières et certains métiers vont disparaître, on doit accompagner les personnes les moins qualifiées », introduit Frédérique Lellouche, directrice du Comité 21.
Chez Veolia, Olivier Carlat cite l'exemple du site de production de Renault à Flins en France qui a été transformé par ses collaborateurs en « une usine d’économie circulaire de la mobilité ». Le directeur du développement social en charge du dialogue social du Groupe insiste : « Il faut repenser les identités au travail qui reposent sur la dignité et la fierté professionnelles. L’accompagnement de l’évolution des métiers doit être adapté à chaque territoire. Il faut une transformation écologique plus juste dans sa répartition du travail et plus inclusive, en n'oubliant personne. »
Former pour agir
De tout temps, des métiers ont émergé, d’autres ont disparu. Évoquant la disparition annoncée de nombreux métiers qu’implique la transformation écologique, Damien Brochier, chargé de mission partenariats et formation professionnelle au CEREQ explique que « les nouveaux métiers hybrident souvent des compétences existantes. Il faut aider les personnes qui ont 30 ans d'ancienneté dans une usine à déployer leurs compétences ailleurs. »
« La formation doit être celle du passage à l’acte » ajoute Yannick Servant, et l’impulsion doit venir du haut, selon le cofondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat qui vient de réunir 150 dirigeants d’entreprises françaises pour accélérer la mobilisation du monde économique sur ses enjeux.
Veolia opte pour des formations plus ciblées. Selon Morgane Vidal, directrice Learning Groupe : « pour donner envie d'agir, chacun de nos collaborateurs acquiert des connaissances par e-learning, par exemple sur les limites planétaires, et suit des formations ciblées en fonction de son métier. Avec notre outil “Greenpath”, les managers mesurent leur impact environnemental, les commerciaux valorisent leurs offres et nos acheteurs mesurent l'empreinte écologique des fournisseurs », explique-t-elle.
Autres pistes
Invités à réfléchir aux évolutions possibles de leur métier et de leur secteur d’activité d’ici à 2030, le groupe de la partie prenante « Salariés » souligne la « nécessité d’accompagnement face à des réglementations de plus en plus contraignantes », le groupe « Actionnaires » suggère aux acteurs de la banque et de la gestion d’actifs de mieux prendre en compte les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), et le groupe « Planète » insiste sur l’évolution profonde du travail, qui doit plus que jamais rimer avec « autonomie » et « émancipation », en s’inscrivant pleinement dans l'avènement d’une « société apprenante », qui ne cesse « d’apprendre à apprendre ». Autres exemples de propositions : systématiser le bilan individuel des compétences à l'échelle du territoire ou encore encourager les transferts de compétences entre différentes organisations.
La fondatrice d’EChOSOPHIA, Amélie Rouvin ajoute : « Il faut vivre l'écologie de l’intérieur ».
Et la consultante spécialiste du leadership régénératif Emmanuelle Aoustin conclut : « Le passage à l’action passe par la créativité, le collaboratif, l’alignement avec ses valeurs et les valeurs de l’entreprise. »
Un livrable sera publié prochainement rassemblant les réflexions et les actions proposées lors de cette session #3 de « +1 » sur l’emploi et l’insertion. Un bilan du cycle 2022 se tiendra en mars prochain et sera l’occasion d’annoncer les suites du collectif « +1 » en 2023.